Écrit
par: Josias
Les biologistes recherchent depuis très longtemps à définir l’ensemble
minimal de gènes pour opérer une cellule vivante. Depuis les 20 dernières
années, le séquençage de l’ADN de plusieurs micro-organismes a été rendu
disponible. Les analyses de ces génomes suggéraient en 1999 un ensemble minimal
d’environ 300 gènes. Des études plus complètes ont été réalisées et publiées en
2016 menant à une réponse plus précise : un ensemble de 476 gènes est
nécessaire à la vie cellulaire. J. Craig Venter, un des auteurs de cette étude
affirme :
Nous avons démontré à quel point la vie est complexe même dans l’organisme
le plus simple. [Science, Mars 2016]
Les chercheurs utilisent les “mycoplasmes”, ces organismes unicellulaires
encore plus petit que les bactéries. Le plus petit d’entres eux est Mycoplasma
Genitalium. Celui-ci constitue donc l’organisme vivant le moins complexe
connu par la science. Il n’existe rien sur Terre qui soit à mi-chemin entre la
matière inerte et cet organisme. L’étude de M. Genitalium nous fournit
alors de précieux renseignements sur l’origine de la vie. En effet, cet
organisme contient une quantité phénoménale d’informations génétiques très
précises et complexes. Pourtant, M. Genitalium n’est pas un organisme
assez complexe pour être parfaitement autonome et doit s’approvisionner de
certains nutriments chez son hôte (par parasitage).
Mais M. Genitalium possède toute la machinerie afin de se dupliquer
ce qui fait de lui un être vivant et le candidat idéal afin d’explorer la
question de l’origine de la vie (contrairement aux virus).
Le lapin sort du chapeau ?
La croyance évolutionniste soutient l’idée que la première cellule a émergé
spontanément de la matière inerte. Cette croyance était bien implantée avant
que l’on découvre la structure de l’ADN il y a 60 ans. Il faut savoir qu’à
l’époque de Darwin, on croyait que la cellule n’était qu’une vacuole contenant
des protéines. L’idée magique qu’une cellule ait pu émergé comme le lapin du
chapeau pouvait être séduisante. Mais aujourd’hui nous savons que la cellule
est plus complexe qu’un ordinateur moderne.
Il faut d’abord rappeler que toute cellule vivante sur Terre existe et
fonctionne grâce à l’ADN. Cette structure contient les instructions
(l’information génétique) nécessaires à la construction des microfilaments, les
cargo-transporteur, les organites locomoteurs (la flagelle), les membranes,
enfin, toutes les structures internes de la cellule.
Mais à quoi bon un livre d’instruction sans interprète ? C’est le problème
des virus qui possèdent un brin d’ADN mais sans la machinerie de traduction. M.
Genitalium, comme toute autre cellule vivante, possède un lecteur (molécule
ARN) et un interprète (le Ribosome) afin de construire exactement selon les
instructions du gène la structure cellulaire commandée par ce gène. Les
processus de lecture (ou transcription) et de traduction de l’ADN sont
illustrés dans l’image ci-contre
ADN flottant ?
Il est probablement important de souligner que, dans la Nature, il n’existe
pas de brins d’ADN ou d’ARN ou bien des ribosomes à l’état libre et flottants
n’attendant que le moment idéal pour se rencontrer et s’enfermer tous trois
ensemble dans une membrane. En effet, ces trois structures fondamentales de la
vie sont fabriquées … dans la cellule lorsqu’elle fait un double d’elle-même.
Le débat ne devrait-il pas s’arrêter là ?
Ceci dit, faisons l’exercice d’ignorer la science quelques instants et
imaginons que des brins d’ADN s’autoconstruisent dans la Nature, sans raison,
et contre les lois de la chimie qui nous indiquent que l’oxygène et l’eau ne
permettraient pas à ces structures de se conserver sans membrane protectrice.
Si de tels brins d’ADN émergeaient, et qu’une membrane de lipides viendrait
entourer magiquement cet ADN, quel serait donc le résultat ? Nous aurions un
livre avec des caractères écrits aléatoirement entouré d’une membrane. Ce que
les évolutionnistes nomment les « protocellules ». Soulignons au passage que la
membrane cellulaire est elle-même une structure très complexe.
Bien. Nous avons donc un livre mais personne pour le lire (ARN), encore
moins pour l’interpréter (ribosome). Imaginons maintenant qu’au même moment, au
même endroit sur Terre, un ARN et un ribosome (2 molécules très complexes) se
forment spontanément. Imaginons, même si cela n’a aucun sens ni aucun fondement
scientifique, que ces 2 biomolécules migrent à l’intérieur de notre fameuse
protocellule. Quel est le résultat ? Nous avons un livre et un interprète mais
aucun des deux ne connaît de langage utilisable. Dans la réalité, l’alphabet
génétique se compose de mots (codons) formés par un jeu de 4 lettres. L’ordre
précis des lettres est interprété par le ribosome qui fabrique des protéines
selon les instructions précises de l’ADN.
Bon … disons que le miracle décrit ici-haut se produit, il faut que, du
premier coup, la molécule d’ADN contienne toute l’information pour produire la
machinerie de réplication. En effet, sans réplication exacte de la
protocellule, tout ceci est un cul de sac. Pourquoi cet ADN qui flottait
initialement dans la nature se serait combiné aléatoirement de sorte de
contenir une information qui permet de construire une cellule alors que la
cellule n’est pas encore quelque chose qui existe ?
L’information minimale de la
vie
Si nous revenons dans la réalité, nous savons que l’organisme le moins
complexe sur Terre possède un ADN d’environ 500 gènes lesquels sont d’une
longueur moyenne de 1 000 caractères. C’est comme un livre de 500 pages dont
chaque page contient 1 000 caractères ordonnés dans un langage et une grammaire
très précise. Pour être concret, prenons l’exemple du cycle du glucose chez M.
Genitalium lequel est un mécanisme essentiel à la survie de la cellule
puisqu’il produit l’énergie. Ce cycle chimique fait intervenir des dizaines de
biomolécules précisément construites à partir de l’information contenue dans
l’ADN. De même, la machinerie qui permet de dupliquer la cellule et son ADN est
produite à partir de … l’ADN, comme tout le reste.
L’étude de 2016 publiée dans Science est le résultat de 20 années de
recherches. Le Dr. Ann Gauger commente les résultats de cette étude en ces
termes :
Tout ceci mène à une question évidente. Cette petite bactérie doit être
capable de copier son ADN, de la transcrire et la traduire en protéine, en plus
d’être capable de coordonner toutes les étapes de la division cellulaire. Cette
cellule doit être capable de fabriquer les choses qu’elle ne peut obtenir de
l’environnement. C’est beaucoup d’information à entreposer et à utiliser
correctement. Par conséquent, 476 gènes. [Evolution News, Mars 2016]
Le Dr Gauger est zoologiste et possède un
post-doctorat de Harvard où elle a fait des recherches en biologie cellulaire.
Elle est auteure pour la Discovery Institute qui défend la thèse de
l’Intelligent Design.
Conclusions
C’est donc dire que la première cellule apparue sur Terre avait au moins
476 gènes. C’est un constat de la science qui est incontournable, que vous
soyez créationniste ou évolutionniste. Ce constat mène à l’inévitable
conclusion que la vie a été créée intelligemment. La création intelligente est
l’unique mécanisme connue par la science qui peut expliquer l’apparition d’un
système organisé contenant de l’information. Bien que le discours
évolutionniste évoque qu’avec des milliards d’années l’impossible peut se
produire, notons que le nombre de combinaisons possibles des lettres de
l’alphabet génétique (pour un seul gène) dépasse déjà le nombre d’atomes de
l’univers.
Dr Gauger poursuit :
Mais de quoi a été formée la cellule en premier ? C’est un problème de «
l’oeuf ou la poule ». Étant donné le nombre de choses que la cellule doit
accomplir pour être un organisme vivant, comment cela a commencé ? L’ADN ou
l’ARN ne sont pas suffisants, puisque les protéines sont nécessaires pour
copier l’ADN et supporter les processus élémentaires de la cellule. Mais les
protéines seules ne sont pas suffisantes non plus. L’ADN est requis afin de
conserver et transmettre de façon stable l’information génétique qui indique
comment faire les protéines. [Evolution News, Mars 2016]
Références :
Design and
synthesis of a minimal bacterial genome, Science 25 Mar 2016:Vol. 351, Issue
6280, aad6253 DOI: 10.1126/science.aad6253
Curr Opin
Genet Dev. 1999 Dec;9(6):709-14. “The minimal genome concept. »
An
Engineered “Minimal” Microbe Is Irreducibly Complex, Thus Evidence of
Intelligent Design, Ann Gauger, 24 Mars, 2016, Evolution News