par John G. Hartnett
traduit par Jonathan Nicol
Dans mon
champ d'intérêt professionnel, la physique, il n’existe en réalité que deux
catégories de scientifiques : les physiciens expérimentaux, qui effectuent des
expériences dans des laboratoires (type 1), et des astrophysiciens, ou
cosmologues (type 2), qui utilisent l'univers comme leur « laboratoire ». Les
deux construisent des modèles mathématiques pour décrire leurs observations.
Aussi, les deux analysent leurs modèles par rapport à ces observations.
Cependant,
les expérimentalistes (type 1) sont capables d’agir sur les paramètres de leurs
expériences d’une façon qui est impossible aux astrophysiciens. Par exemple,
ils peuvent envoyer un signal lumineux dans un système et en mesurer la
réponse, c'est-à-dire en examiner les effets. Mais les astrophysiciens (type 2)
ne peuvent pas influencer ce qu'ils observent dans l'univers.
L’astronomie et la science historique
L'astronome
séculier (astrophysicien) effectue une supposition uniformitariste pour
interpréter l'évidence de la lumière reçue avec son télescope.
Nous avons
envoyé plusieurs sondes à partir de notre Système solaire pour faire des
observations. Par exemple, la sonde Deep Impact de la NASA1 a tiré
une balle en cuivre de 370 kg sur une comète,2 puis a mesuré le
spectre3 de la matière éjectée. Également, la sonde spatiale
Rosetta de l'Agence spatiale européenne (ASE) s’est posée, grâce à
l’atterrisseur robotisé Philae, sur une comète4 et a analysé
pour la première fois les constituants se trouvant à la surface d’une comète.
On pourrait penser que ces mesures sont très similaires à ce que les
expérimentalistes font dans leurs laboratoires. Cependant, des extraits du site
internet de l’ASE présentant les objectifs de la mission de Rosetta mettent en
évidence le type de science impliquée:
L'objectif
principal de Rosetta est d'aider à comprendre la formation et l'évolution du
Système solaire. La composition de la comète reflète la composition de la
nébuleuse pré-solaire à partir de laquelle le Soleil et les planètes de
notre Système furent formés il y a plus de 4,6 milliards d'années. Donc,
une analyse approfondie de la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko par Rosetta et
son atterrisseur fournira des informations essentielles pour comprendre
comment le Système solaire s’est formé.5
Comme les
astronomes ne font qu’observer, ils ne peuvent interagir avec leur expérience.
Voici les
hypothèses de base de ces scientifiques. Cette citation révèle clairement que
les scientifiques en charge de cette mission croient que le Système solaire a
évolué à partir d'une nébuleuse solaire il y a plus de 4,6 milliards d'année.
Bien qu’il s’agisse de leur principale hypothèse, celle-ci est improuvable.
Malgré qu’on ne puisse pas déterminer sa véracité par le matériel prélevé sur
la surface de la comète, les scientifiques croient que les analyses de ce
matériel les aideront à élucider l'origine du Système solaire selon leur
supposition de base.
Peu importe
le nombre de preuves qu’ils accumulent, ils sont incapables d’observer le
passé; du moins, non sans émettre de suppositions. Les matières qu'ils
extraient de ces comètes sont des preuves qu’ils ne peuvent qu’interpréter.
Même dans le
cas de l'astrophysique, vous pourriez penser que l'astronome regarde le passé,
puisque la lumière entrant dans son télescope a supposément pris des millions
ou même des milliards d'années pour traverser le vaste univers jusqu’à la
Terre. Néanmoins, cette hypothèse a également ses limites face à ce que l’on
peut réellement connaître.
Les théories uniformitaristes
Les
astrophysiciens (type 2) ne peuvent pas interagir avec ce qu'ils observent dans
l'univers. Les milliards d'années sont donc un ingrédient essentiel pour
expliquer ce qu'ils observent tout en excluant à priori le Créateur.
Sur la
Terre, l'astronome séculier perçoit la lumière dans son télescope et effectue
un raisonnement uniformitariste en supposant que la lumière a voyagé à une
vitesse constante (environ 300 000 km/s) pendant des millions, voire des
milliards d'années, pour atteindre la Terre et ce, sans tenir compte de l’effet
relativiste de la dilatation du temps, alors que les horloges fonctionnent à
des vitesses différentes dans différentes parties de l'univers.6 L’astronome
ne peut émettre de nouvelle hypothèse sans avoir préalablement émis une telle
supposition, bien qu’il n’ait aucune certitude que ce qu’il observe s’est
réellement déroulé à une époque vieille de plusieurs millions ou de plusieurs
milliards d'années. Mais comment peut-on tester cette hypothèse? Impossible!
Voilà pourquoi cet aspect de l'astrophysique/cosmologie n'est pas directement
observable par une méthode empirique.
Le problème
est indéniable pour toutes les observations au-delà du Système solaire. Il est
impossible de nous y rendre. Les tailles, les distances et les âges supposés
des galaxies et autres radiations cosmiques/sources lumineuses sont si grands
que même ce que nous mesurons est l’équivalent d’une prise de photo unique :
celle-ci n’est qu’un moment précis figé dans le temps.
Comme les astronomes
ne font qu’observer, ils ne peuvent interagir avec leur expérience comme peut
le faire le physicien dans son laboratoire. Étant donné que plusieurs
explications possibles existent pour les mêmes observations, la tâche de
l'astrophysicien ou du cosmologue devient encore plus difficile. En effet,
puisqu’il ne peut pas interagir avec les sources étudiées qui, dans certains
cas, pourraient s’avérer être l'univers entier, sa science demeure imprécise.
C'est dans cette optique que James Gunn, le cofondateur de « Sloan survey », a
affirmé:
« La
cosmologie peut ressembler à une science, mais ce n'en est pas une… Un principe
fondamental de la science est que vous pouvez faire des expériences
reproductibles, or cela est impossible en cosmologie. »7
Conclusion
L'engin
spatial de l'Agence spatiale européenne (ASE), Rosetta, a posé une sonde sur la
comète 67P/Churyumov-Gerasimenko.
L'astrophysique
et la cosmologie sont par leur nature même remplies d’éléments philosophiques.
En principe, ce n’est pas mauvais. Vous ne pourriez explorer le domaine
scientifique sans base philosophique pour construire votre modèle. L’ensemble
des éléments philosophiques improuvables, aussi appelé présuppositions ou
axiomes, constituent la vision du monde d’une personne. Or, nous avons tous une
vision du monde distincte. Nous formons cette base philosophique avec notre
conception du monde qui nous entoure et de l’origine de ce dernier.
La
différence ici est que ma vision du monde est basée sur la vérité biblique que
Dieu, le Créateur, a créé l'univers il y a environ 6 000 ans. Ce n'était pas le
résultat d'un accident ou un postulat imaginaire d’une fluctuation quantique du
vide, ou encore d’une sorte de big bang. C’était plutôt le résultat d’un
dessein intelligent, comme Dieu nous le révèle dans la Bible.
Toutefois,
la vision du monde qui est à la base du courant séculier moderne de la
cosmologie et de la cosmogonie (l'origine de l'univers) est de philosophie
athée. Le Créateur n’y a pas de place puisque l’homme ne peut se fier que sur
ce qu’il peut découvrir par lui-même. Par conséquent, il doit recourir à toutes
sortes de facteurs sans substance8 pour adapter son modèle aux
données observées, aux évidences provenant du cosmos.
Références et note de bas de page.
- « NASA declares end of deep impact comet hunter mission », spaceflight101.com, septembre 2013. Retour au texte.
- La comète Tempel 1. Retour au texte.
- « What is spectroscopy? » solarssystem.nasa.gov, consulté en février 2015. Retour au texte.
- La comète 67P/Churyumov-Gerasimenko. Retour au texte.
- « Rosetta’s frequently asked questions », esa.int, consulté en février 2015. Retour au texte.
- Les effets du mouvement et de la gravité sur le temps sont un phénomène scientifique mesurable, vérifiable. Retour au texte.
- Cho, A., « A singular conundrum: How odd is our universe? », Science 317:1848–1850, 2007. Traduction libre. Retour au texte.
- Hartnett, J.G., « Is “dark matter” the unknown god? », Creation 37(2):22–24, 2015; Hartnett, J.G., « Big bang beliefs busted ».
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