lundi 16 mai 2022

Jésus : le Sauveur de la science !

par Eric Snow 


Lorsque nous pensons au rôle qu'a joué le christianisme dans l'avènement de la science, à quoi pensons-nous? À la façon dont il en entrava l'essor, comme lors du conflit entre Galilée (1564-1642) et l'inquisition au 17e siècle? Ou peut-être pensons-nous à Thomas Huxley débattant de l'évolution avec l'évêque Wilberforce, au 19e siècle? Ce que nous vous proposons maintenant, c'est de prendre une profonde inspiration et de sortir du climat intellectuel très sécularisé d'aujourd'hui et de considérer ceci : 

la science moderne s'est développée grâce à des laïcs ouvertement chrétiens, des théologiens, des moines, des professeurs d'universités et des enseignants des époques du Moyen-Âge et de la Renaissance. Le point que nous voulons faire ressortir est que la conception du monde issue du christianisme était absolument nécessaire au développement de la science moderne.


UNE DÉFINITION DE LA SCIENCE

Si l'on veut se faire une idée de ce qui se qualifie comme science, il est préférable d'introduire ici une définition, afin d'éviter les malentendus : La science est la collecte systématique de connaissances sur la nature, par l'usage exclusif de la raison et de l'expérience des sens, afin de découvrir les lois sous-jacentes de la nature, qui expliquent comment la nature est organisée et qui permettent de faire, avec précision, des prédictions à propos des processus ou des objets naturels.

Dans toutes les civilisations du monde, seule la géométrie grecque a répondu pleinement à cette définition. Il faut aussi inclure les mathématiques en général, avant l'époque de Galilée.

L'historiographie de la science doit encore faire face à la problématique suivante : Pourquoi trois grandes cultures anciennes (la Chine, l'Inde et l'Égypte) manifestent-elles, indépendamment l'une de l'autre, un modèle de développement similaire par rapport à la science? Le modèle est celui d'une science morte à sa naissance, malgré la disponibilité de talents, d'organisation sociale et de paix.2

En effet, quoique les talents, l’organisation sociale et la paix soient 

nécessaires au développement de la science dans une civilisation, ils ne suffisent pas. C’est pourquoi nous devons examiner le climat intellectuel afin de comprendre pourquoi une seule civilisation, l’occident, a pu développer une science moderne autonome. 

LE CLIMAT INTELLECTUEL : LES IDÉES QUI EMPÊCHENT LE DEVELOPPEMENT DE LA SCIENCE

Quelles idées doit-on retrouver, dans le climat intellectuel d'une civilisation, pour que la science se préserve elle-même plutôt que de subir un déclin après quelques centaines d'années de progrès? 

D’un point de vue scientifique, il doit exister une conception linéaire du  temps, et ce dernier doit être potentiellement quantifiable. Cette conception doit clairement distinguer le passé, le présent et l'avenir, et soutenir une  perception scientifique de la nature et de ses relations de cause à effet. 

  Dans la tradition judéo-chrétienne, cette idée provient de l'action de Dieu  créant l'univers à partir de rien et à un temps précis dans le passé. Le temps  est conçu comme progressant jusqu'au présent puis continuant dans le futur jusqu'au retour de Jésus-Christ et au jour du jugement. 

Certaines civilisations voient plutôt le temps selon le concept de la "Grande Année". 

  Elles croient en l'existence de cycles temporels de plusieurs centaines d'années, au cours desquels le futur répète exactement ou presque le passé, ce qui rend tout progrès théoriquement impossible. Cette conception du temps cultive un sentiment de " déjà-vu " ou de désespoir, empêchant le développement de la science.

Pour que la science existe, les phénomènes naturels ne peuvent être interprétés selon des explications " a priori " (avant l'expérience) et pseudo-scientifiques qui ne décrivent pas vraiment les causes des événements. 

  Citons comme exemple l'astrologie.

  La science ne peut se développer en présence d’une conception organismique de la nature. Selon cette conception, l'univers est vivant et se compare à un énorme organisme traversant le processus cyclique mentionné ci-haut, de la naissance à la maturité. Il finit par mourir pour renaître à nouveau. Le lien avec le panthéisme, une conception hindoue commune selon laquelle TOUT est Dieu, est ici évident. Ce point de vue perçoit les rochers, les planètes, les étoiles, les océans, et les autres objets naturels, comme ayant une volonté et  une intelligence propres.

  La science ne peut se développer si l’on rejette la réalité d'un ordre à la base de l'univers. On ne voit pas souvent les humains se mettre à étudier soigneusement ce qu'ils considèrent ne pas exister vraiment, ou ce qui peut être changé à volonté par un ou des dieux ou par la nature elle-même.

  Pour qu’il existe une astronomie scientifique, les cieux (l'espace sidéral) ne doivent pas être considérés comme vivants, ou divins.

Un équilibre entre la raison et la foi est nécessaire. 

  L’homme doit être perçu comme fondamentalement différent du reste de la nature, comme ayant une pensée qui le rend qualitativement différent des animaux et autres organismes vivants, et non pas seulement quantitativement différent. Les fondements de ce point de vue sont établis dans la conception judéo-chrétienne du monde, qu'on retrouve dans le livre de la Genèse : l'homme et la femme furent créés à l'image et à la ressemblance de Dieu, et il leur fut déclaré qu'ils dominaient sur les animaux (Gen.1.26-29).

Tant que toutes, ou la plupart, des idées fausses dans ce domaine sont endossées par la majorité des intellectuels (sages) d'une culture, la science ne peut s'auto-préserver dans une civilisation. Ceci est particulièrement vrai dans le cas de la science qui étudie le mouvement des objets dans la réalité du monde extérieur (particulièrement la physique).

Nous nous contenterons ici d’observer qu’on trouve chez certaines civilisations, 

comme l'Inde hindoue, toutes ou la plupart de ces idées fausses alors que chez d'autres, comme la Chine, il y en a moins, et que chez d'autres, comme l’Islam, il y en a encore moins. Il est intéressant de noter que la science a progressé de façon proportionnelle au rejet de ces idées. En effet, elle s’est davantage développée au sein de l’Islam, et moins en Chine, et encore moins dans l’Inde hindoue.

Par exemple, les Chinois n'avaient pas la fausse croyance que les cieux sont divins ou vivants.5 Cette idée, qu'on retrouve dans On the Heavens, une œuvre marquante du philosophe grec Aristote (384-322 avant J.-C.), empêcha le développement de la science indigène islamique de façon permanente6, et de la science chrétienne pendant plusieurs siècles, avant d'être finalement rejetée. 

Quant à la science hindoue, en ce qui concerne le monde matériel, elle fut littéralement écrasée sous le poids de la plupart de ses concepts intellectuels erronés : la réalité du monde extérieur et de son ordre sous-jacent fut rejetée, les cycles éternels et la perception organismique de la nature furent embrassés, les cieux étant perçus comme divins. 

Pour ce qui est de la science islamique, elle aurait pu se préserver si le livre sacré de l'Islam, le Coran, n'avait pas exagéré l'importance de la volonté et de la puissance de Dieu par rapport à sa raison, et si les philosophes et scientifiques musulmans n’avaient pas subi l'influence de la physique et de la philosophie d'Aristote.

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J'habite à 3 kms du lac du Bourget, et au pied de la montagne d'oû j'ai pris cette photo...

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